Comment prendre soin de votre tarantule : conseils pratiques pour cet animal en T

L’achat impulsif d’une mygale reste l’une des principales causes d’abandon en terrarium. Certaines espèces réputées « faciles » présentent pourtant des exigences environnementales strictes, incompatibles avec une installation approximative. Les erreurs de manipulation et d’alimentation comptent parmi les motifs de stress ou de blessures les plus fréquents chez ces arthropodes.

La méconnaissance des cycles de mue ou des besoins en humidité conduit parfois à des problèmes de santé irréversibles. Pourtant, un entretien rigoureux et quelques gestes adaptés suffisent à garantir une coexistence sereine avec ce type d’animal, à condition de respecter quelques principes fondamentaux.

Découvrir l’univers fascinant des mygales domestiques : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Adopter une mygale ne se résume pas à une simple lubie. L’engagement s’étale sur plusieurs années, parfois deux décennies et plus, selon l’espèce choisie. Loin d’être un insecte ou un objet de collection, la mygale appartient à la grande famille des arachnides. Nocturne et discrète, elle intrigue autant qu’elle exige de la rigueur. Les tarentules, souvent plus grandes, se distinguent par leur mode de vie mais partagent avec les autres mygales leur réputation de nouveaux animaux de compagnie (NAC). Ces compagnons atypiques trouvent peu à peu leur place dans les foyers français.

Avant d’installer une mygale dans votre quotidien, il faut connaître ses modes de vie possibles :

  • Les arboricoles vivent dans la végétation et ont besoin d’un décor haut pour grimper.
  • Les terrestres évoluent au sol, tandis que les fouisseuses passent leur temps sous terre, ce qui impose un substrat profond et adapté.
  • Leur activité nocturne demande de l’observer sans la déranger et de limiter tout contact inutile.

On recense plus de 2 500 espèces de mygales à travers le monde, du Brésil à l’Asie du Sud-Est, en passant par l’Afrique. La plupart vivent seules, cachées dans un terrier, une fissure ou perchées dans le feuillage des forêts tropicales. Pour acquérir un animal domestique en bonne santé, mieux vaut s’adresser à une animalerie spécialisée ou à un éleveur fiable. Avant de vous lancer, mesurez ce que cela implique : espace, patience et observation, car la mygale ne répond pas aux attentes traditionnelles que l’on peut avoir d’un animal de compagnie. Elle impose une posture d’écoute, de respect et de curiosité, bien loin des clichés chocs.

Quelles espèces de mygales choisir pour débuter en terrarium ?

Pour ceux qui découvrent la terrariophilie, le choix de l’espèce compte double. Comportement calme, tolérance aux variations de température, facilité d’élevage, disponibilité auprès d’éleveurs reconnus… Plusieurs critères aident à sélectionner les mygales les plus indiquées pour une première expérience. Les espèces sud-américaines font figure de classiques rassurants pour qui veut se lancer sereinement.

Voici quelques espèces qui conviennent particulièrement bien aux débutants :

  • Grammostola rosea : venue du Chili, elle s’illustre par sa robustesse et son caractère tranquille. Peu exigeante sur l’humidité, elle réagit rarement de façon agressive. Un choix rassurant pour qui n’a pas l’habitude des NAC.
  • Brachypelma smithi : la fameuse « mygale mexicaine à genoux rouges » est réputée pour sa lenteur et sa docilité. Son espérance de vie attire ceux qui veulent une relation durable avec leur animal.
  • Avicularia avicularia : la « tarentule à orteils roses » préfère les branches et la hauteur. Elle construit des toiles aériennes et requiert, pour sa sécurité, un aménagement vertical. Son tempérament reste généralement paisible.

Parmi les espèces terrestres, Eupalaestrus campestratus et Brachypelma albopilosum s’adaptent elles aussi au rythme d’un terrarium domestique. L’idéal reste de choisir des individus issus d’élevages responsables, afin de préserver la faune sauvage et d’assurer la traçabilité de votre prochain compagnon. Les mygales géantes ou très nerveuses, telles que Theraphosa blondi, demandent une expertise avancée et ne conviennent pas aux novices. Le genre Brachypelma offre de multiples possibilités à ceux qui recherchent des animaux calmes, à l’allure remarquable.

Aménagement du terrarium : créer un environnement sain et adapté à votre mygale

Observez d’abord le mode de vie de votre mygale : terrestre, arboricole ou fouisseuse, chaque espèce impose des choix précis pour l’aménagement du terrarium. Un espace suffisamment vaste et bien ventilé limite l’anxiété et prévient la prolifération des moisissures. Pour la température, maintenez une fourchette comprise entre 20 et 30°C. Un point chaud contrôlé par thermostat s’avère utile, surtout si la pièce est fraîche. L’humidité doit rester stable, à ajuster via des pulvérisations régulières et une coupelle d’eau renouvelée chaque semaine.

Le choix du substrat influence le confort de la mygale : terreau sans engrais, fibre de coco ou écorces naturelles lui permettent de creuser, de se cacher ou de tisser sa toile. Les fouisseuses réclament une couche épaisse pour s’enfoncer. Ajoutez des éléments de cachette, demi-noix de coco, écorce de liège ou pierres plates, pour offrir des refuges et réduire son exposition directe. Les plantes, naturelles ou artificielles et non toxiques, enrichissent le décor sans gêner la circulation de l’animal.

Il ne faut jamais placer deux mygales ensemble dans un même terrarium. Même issues de la même espèce, le risque de cannibalisme reste présent. Chaque spécimen doit disposer de son espace et de sa tranquillité. L’hydratation, trop souvent négligée, est une condition sine qua non pour maintenir l’animal en bonne santé : la coupelle d’eau doit rester accessible, même pour les espèces issues de régions arides. Les animaleries spécialisées proposent des équipements conçus pour répondre à ces besoins spécifiques.

Mains tenant délicatement une tarentula photographiée en plongée

Alimentation, soins quotidiens et erreurs à éviter pour une mygale en pleine forme

Une alimentation adaptée : la clé du bien-être

La variété du menu contribue directement à la santé de la mygale. Voici les types de proies privilégiées par les éleveurs :

  • Grillons, blattes et criquets constituent l’alimentation principale. Les jeunes se contentent de petites proies, à renouveler chaque semaine, tandis que les adultes mangent plus rarement. La mygale, chasseuse nocturne, capture sa proie, l’immobilise et débute la digestion à l’aide de ses enzymes digestives, le plus souvent à l’abri des regards.
  • Certains éleveurs proposent parfois souriceaux ou lézards pour les grandes espèces, mais ces aliments restent exceptionnels. Il ne faut jamais laisser une proie vivante non consommée dans le terrarium, sous peine de provoquer du stress ou des blessures à l’araignée.

Gérer la mue et les manipulations : vigilance et retenue

La mue représente une étape sensible dans la vie de la mygale. Lorsqu’elle s’y prépare, elle cesse de s’alimenter, devient amorphe et s’isole. Toute intervention ou tentative de manipulation serait risquée à ce moment-là. Parfois, elle profite de cette phase pour reconstituer un membre perdu. Après la mue, il est préférable d’attendre quelques jours avant de la nourrir afin de laisser sa nouvelle cuticule durcir complètement.

Manipuler une mygale n’a rien d’anodin. Le stress induit, les risques de chute et les projections de poils urticants entraînent souvent des irritations, voire des réactions allergiques en cas de morsure, même si le venin est rarement dangereux pour l’humain. En présence de blessure ou de comportement inhabituel, il est conseillé de consulter un vétérinaire familiarisé avec les NAC.

En respectant le rythme naturel de la mygale, en limitant les interventions et en observant attentivement ses cycles de vie, vous mettez toutes les chances de votre côté pour voir votre animal de compagnie évoluer avec sérénité, année après année. Cultiver la patience et l’attention, voilà la vraie clé pour vivre une belle aventure avec cet animal hors du commun.